Temps de lecture vs Temps du récit

Lorsqu’on écrit, il est possible d’étirer le temps. Plus difficilement, il est possible de le comprimer. Pourquoi est-ce plus difficile ? Parce qu’il existe une contrainte à laquelle on ne peut se soustraire, qui est que l’action du récit ne peut pas vraiment aller plus vite que les yeux de la personne qui nous lit. Le temps de lecture, qu’on le veuille ou non, influe sur le temps du récit : s’il faut dix secondes pour lire un paragraphe, dix secondes s’écouleront dans la tête du lecteur, même si l’action décrite dans l’histoire est censée n’en durer que deux. Réflexions sur ce sujet.

Resserrer sa prose

Quand on parle d’écriture proprement dite, on dit souvent que la puissance évocatrice des phrases est renforcée si on s’abstient d’utiliser trop de mots inutiles ou parasites. Hélas, nous prenons toutes et tous beaucoup de mauvaises habitudes avec le temps, et écrivons certaines choses par réflexe ou mimétisme alors que nous pourrions nous en passer. De quels mots s’agit-il, exactement ? Pourquoi sont-ils dispensables, et dans quels cas ? Petit tour d’horizon, un peu fastidieux, mais salutaire…

Narration à la première personne : changer le temps change aussi la perspective

Quand on fait le choix d’une narration pour écrire un texte, on fait en réalité un choix multiple : on choisit la focalisation du texte (interne au personnage ou externe), le pronom qu’on va utiliser pour notre protagoniste (le plus souvent première ou troisième personne), et on choisit le temps du récit (le plus souvent passé ou présent). Mais tout cela est lié, imbriqué. C’est une erreur de penser qu’on peut changer l’un de ces paramètres sans que cela influe sur les autres et sur la perspective générale du texte. Réflexions pour prises de conscience.

Montrer et raconter : un sens qui varie selon le contexte

Le célèbre adage du « show, don’t tell » (montrer plutôt que raconter) est un sujet qui m’intéresse beaucoup, et j’y ai déjà consacré de nombreux articles sur ce blog. Néanmoins, j’ai réalisé quelque chose récemment en écoutant d’autres auteurs en parler, et – sans vouloir me prendre pour un théoricien de la narration –, je fais une hypothèse toute personnelle qui a le mérite de clarifier certaines choses autour de ce sujet : montrer plutôt que raconter, ça ne veut pas dire tout à fait la même chose selon qu’on parle de dramaturgie ou de narration, càd selon qu’on parle de l’histoire ou du texte. Explications.

Narrateur non fiable

Suite à la publication de l’article sur les mystères « méta », des commentaires ont posé des questions sur un type de mystère qui paraît similaire : que se passe-t-il quand le protagoniste sait quelque chose que le lecteur ignore, mais que l’histoire est justement racontée par ce protagoniste ? Il s’agit là de ce qu’on appelle un « narrateur non fiable ». Quels sont les différents cas de figure ? Dans quels cas tombe-t-on dans le côté négatif du mystère méta ? Dans quel cas ça marche ? Réflexions.