[SCRIBBLOG] Six romans aux lignes directrices faibles

[Que sont les articles du Scribblog ? C’est expliqué ICI]

Nouvelle adaptation française d’un article Mythcreants posté sur le blog de la plateforme Scribbook : lors d’un précédent article sur les lignes directrices, nous avions proposé des compléments en anglais pour les lecteurs intéressés. On nous a demandé en commentaire d’un traduire un, alors le voici ! Quel meilleur moyen de comprendre un principe que d’étudier des histoires qui ne parviennent pas à l’appliquer ? C’est ce que Mythcreants fait ici en décortiquant six romans qui ne parviennent pas à bâtir un vraie bonne ligne directrice.

scribbook-blog-six-romans-lignes-dir-faibles

La ligne directrice est le cœur d’une histoire, le problème qui est introduit au début et résolu à la fin. Parfois, la ligne directrice est appelée « intrigue principale » ou « arc narratif central ». Mais quel que soit le nom que vous lui donnez, c’est l’élément le plus important d’un récit. Lorsque vous racontez à quelqu’un « de quoi parle l’histoire », vous le faites en général en décrivant la ligne directrice. Dans StarWars : Un Nouvel Espoir, la menace que représente l’Étoile Noire est la ligne directrice. Elle est présente du moment où Leia tente d’échapper à Vador avec les plans et se conclut quand Luke réussit son tir de missile à une chance sur un million.

Lorsque la ligne directrice est faible, les lecteurs ont moins de raisons de tourner les pages. L’histoire perd de son sentiment d’urgence et s’effrite en chapitres qui ne sont plus liés les uns aux autres. Dans tous les manuscrits sur lesquels je procède à un travail d’édition, ce problème est le plus commun. Alors qu’ils s’amusent à créer leurs univers et leurs personnages, les auteurs novices peuvent facilement perdre de vue ce qui tient l’histoire en un seul bloc.

Pour se préserver du danger, jetons un œil à six romans publiés qui possèdent des lignes directrices faibles et voyons comment ces livres en ont été affectés.

[Lire la suite >>>]

<< Retour à la liste des articles [SCRIBBLOG]


Signature_blogTu trouves les articles de Stéphane utiles ? Remercie-le en lui payant un café sur
tipeee-1

(4 commentaires)

  1. Etant moi-même coupable de ce genre de péché, j’ai lu ce billet avec énormément d’intérêt.

    Cela dit, je pense qu’il est utile de préciser qu’il existe, au sein de la littérature de la seconde moitié du vingtième siècle et du début du 21e, un courant iconoclaste et déconstructiviste qui résiste délibérément à l’idée qu’un roman doit avoir une ligne directrice. Les auteurs qui s’inscrivent dans le courant refusent l’idée d’enfermer l’expérience humaine dans les règles du drame, et sabotent eux-mêmes leurs propres effets, au nom d’un réalisme militant. Le premier titre qui me vient à l’esprit est le roman « The Crimson Petal and the White », de Michel Faber, dans lequel presque tous les éléments d’intrigues s’enlisent, disparaissent ou ne connaissent jamais de conclusion, le livre n’étant au final qu’un assemblage d’anecdotes à la structure lâche.

    Aimé par 1 personne

  2. Des six, je n’ai lu que L’Espace d’un an dont le titre français est peut-être mieux choisi que le titre original dans la mesure où, contrairement à celui-ci, il ne fait pas de promesse d’objectif (la « small angry planet ») ni d’obstacles (« a long way ») mais se place résolument dans le registre d’une chronique (des choses qui se passent en l’espace d’un an).

    J’ai aimé ce roman, dont l’intérêt principal réside (selon moi) dans la découverte d’un univers de SF imaginatif, avec des races extra-terrestres intrigantes dont on se plaît à découvrir les caractéristiques physiques et culturelles, des personnages attachants aux interactions vivantes et aux dialogues souvent savoureux et ciselés…

    Ce sont les chroniques d’un équipage. Leurs petites et grandes joies, les coups durs qui les frappent… On aime faire le voyage en leur compagnie. Et non, ce ne sont pas des « rebuts de la société » comme dit dans l’article. Pas des Héros ou des Élus non plus : ils ne vont pas résoudre des problèmes de géopolitique intersidérale qui les dépassent ; ce sont des « gens normaux » qui font juste leur job, du mieux qu’ils peuvent, en tâchant de passer entre les gouttes. Cette non-ambition relative du récit le rend plus proche de nous et de la « vraie vie », sans enfermer l’aventure dans les règles du drame, comme le dit Julien.

    Quoique le livre soit publié comme un roman, il possède beaucoup de caractéristiques d’une série, avec des épisodes centrés sur « l’intrigue de la semaine », un voyage qui sert de fil rouge à l’ensemble sans pour autant façonner fortement chaque épisode, des caractérisations qui se développent sur la durée… C’est vraiment une « saison » au sens qu’on donne à ce mot dans l’univers des séries télé, et c’est pourquoi « L’Espace d’un an » est un titre particulièrement bien trouvé (indépendamment du double sens certes un peu facile du mot « espace »). Une année = une saison. Comme à la télé.

    Donc un roman aux lignes directrices faibles, en effet, mais pas pour des raisons d’incompétence, je pense, et pas un mauvais roman pour autant non plus.

    M’enfin ce n’est que mon avis.

    J’aime

Répondre à Stéphane ARNIER Annuler la réponse.