« J’ai les résultats de votre scanner et de votre analyse textuelle…
— C’est grave docteur ?
— Rien qu’on ne puisse guérir, je vous rassure. »
Même si j’écris des romans, il se trouve que ce n’est pas grâce à ma formation universitaire. Je dispose d’autres compétences dans d’autres domaines d’activité, et mon approche de l’écriture est influencée par cette déformation professionnelle. J’ai ainsi cherché (et trouvé) des statistiques intéressantes à faire sur mes propres écrits, afin d’en identifier de potentielles faiblesses de forme.
Oh, je sais, les artistes dans l’âme vont crier au scandale : parler de mathématiques en littérature, c’est presque user d’un gros mot. Et pourtant je ne vois aucune bonne raison de NE PAS se pencher sur le sujet. Qu’on soit d’accord : aucune statistique ne t’aidera à écrire une bonne histoire, à créer de chouettes personnages, ni même à « trouver ton style » ; en revanche, comme une prise de sang, certaines statistiques peuvent t’aider à prendre conscience de défauts dans ta façon de rédiger ; des faiblesses dont tu n’as parfois pas idée. De nos jours, avec les nombreux outils d’aide à l’écriture (du payant Antidote au gratuit Scribbook), il est assez aisé d’obtenir des données chiffrées sur ses textes.
Alors que regarder ? Et surtout, avec quoi comparer ? C’est l’objet de cette série de focus. Allergiques aux chiffres s’abstenir. Curieux, à vos calculettes !
Les données chiffrées auxquelles je fais référence sont largement basées sur les statistiques d’Olivier Lusetti, présentées dans son livre « Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy ». Il s’agit de moyennes réalisées sur des classiques : Notre-Dame de Paris (V. Hugo), Les Trois Mousquetaires (A. Dumas), L’élixir de vie (H. Balzac), Madame Bovary (G. Flaubert), Les liaisons dangereuses (C. Laclos), Salammbô (G. Flaubert), Mémoires d’outre-tombe (Chateaubriand). Il s’agit donc de prendre ces données pour ce qu’elles sont : elles ne reflètent ni une littérature très moderne ni un panel exhaustif. Néanmoins, pour m’en servir depuis longtemps sur mes propres textes et ceux d’auteurs que j’accompagne, je les trouve bien assez cohérentes pour vous les présenter ici (mais je vous fais grâce des chiffres après la virgule, et j’ai arrondi plusieurs données volontairement : l’intérêt réside dans les tendances, pas dans les décimales).
L’objectif n’est pas de se juger « bon » ou « mauvais », mais bien de réfléchir à sa propre pratique de l’écriture et d’orienter ses efforts de travail.
Liste des focus :
Les verbes ternes
Les répétitions
Les pronoms relatifs
La voix passive
Les propositions participiales
Les tournures impersonnelles
Nombre de mots par phrase
Les adverbes
Edit de juin 2018 : suite à plusieurs remarques, j’ai rédigé un article « complément » afin de préciser des bonnes pratiques à respecter pour bien utiliser ce genre de statistiques.
Diagnostiquer son texte : les bonnes pratiques
Edit de juillet 2018 : j’ai mis au propre le fichier excel avec lequel je présente mes statistiques. Si vous avez un logiciel du genre Antidotes pour récolter les chiffres, vous n’avez qu’à remplir les cases blanches du fichier pour vous comparer aux références.

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Je vais m’offrir antidote pour Noël et analyser mes textes ! 🙂
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Franchement ? Je ne touche aucune commission Antidotes, mais je ne pourrais plus me passer de ce type de logiciel au quotidien. C ‘est utile pour tant de choses, et un gain de temps énorme sur d’autres ! À mon sens c’est rentabilisé extrêmement vite pour un écrivain régulier. À très vite ! 🙂
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Merci pour cet article très intéressant qui amène une perspective nouvelle. Je vais ajouter ça à ma liste de choses à faire!
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