Les lecteurs adorent les mystères. Alors nous, auteurs, essayons d’en créer le plus possible dans nos fictions. Et quand nous n’y arrivons pas ? Facile : nous créons un mystère "méta" : un mystère factice, qui n’appartient pas à la fiction, mais qui permettra de surprendre le lecteur quand même. Après tout, les médias visuels le font beaucoup et le public en raffole. Mais est-ce que c’est une si bonne idée que ça dans une histoire écrite ? Cela se discute (spoiler : non).
Étiquette : mystère
Mystère… ou erreur de l’auteur ?
Cela arrive : l'auteur souhaite générer un instant de mystère dans le roman en créant un passage étrange ou en insérant un indice incongru pour plus tard, et ses bêta-lecteurs (ou ses lecteurs) le soulignent comme étant une erreur ou une incohérence. Il peut toujours dire « c’est fait exprès » ou « ça sera expliqué plus tard », mais ce n’est pas la bonne réponse, et de toute façon c'est trop tard. C’est nous qui avons le contrôle sur la façon dont les lecteurs interprètent nos textes, et c’est à nous de faire en sorte que nos mystères ne sonnent pas comme des erreurs. Réflexions.
[Cas pratique] Narration vs mystère : le cas The Hunger of the Gods
Les auteurs sont obnubilés par l’idée de créer du mystère. « Surprend le lecteur en permanence ! » leur assène-t-on sur les blogs d’écriture. En conséquence, ils cherchent le twist à chaque chapitre… quitte à devoir tricher un peu. Hélas, le mystère, ça ne fait pas toujours bon ménage avec l’immersion, et quand il faut choisir entre les deux, même des auteurs aussi brillants que John Gwynne font le mauvais choix : voyons un exemple typique issu du deuxième tome de The Bloodsworn Saga, The Hunger of the Gods. Cela t’aidera peut-être à y voir plus clair.
Mystère Vs Suspens
Récemment, j'ai lu un livre doté d'un bon style, avec un postulat d'anticipation intéressant, avec des personnages bien campés et réalistes, avec une intrigue super mystérieuse... bref, un ouvrage que j'aurais dû dévorer. Et pourtant, je l'ai abandonné en cours de route (deux fois), car je n'arrivais pas à "accrocher", comme on dit. Pourquoi ? Parce que je ne ressentais aucun suspens, et que le suspens, c'est ce qui donne envie au lecteur de tourner les pages.
Prologue
« C'est exactement ce qu'on est en train de faire, non ? — De quoi ? — Un prologue. » J'ai longtemps hésité à aborder ce sujet : sur les sites d'écriture et les forums, c'en est devenu un thème polémique et…