« Ah, on va parler de toi !
— Pardon ?
— Tu es bien une voix ? Et je te trouve assez passif… »
[Que sont les articles « focus » ? C’est expliqué ICI]
Utiliser la voix passive consiste à mettre le verbe au passif. L’objectif est de placer l’accent sur le complément direct plutôt que sur le sujet.
Ex. voix active : « La critique a acclamé le film. »
Ex. voix passive : « Le film a été acclamé par la critique. »
En théorie, il n’y a pas de mal à user de la voix passive… sauf si l’auteur en abuse. Si les phrases s’enchaînent à la voix passive, le texte acquiert une ambiance désincarnée et lointaine : parfait quand c’est voulu, mais en général, ça ne l’est pas. Stephen King conseille carrément aux auteurs d’éviter au maximum l’usage de la voix passive, et d’échanger ces tournures par d’autres. C’est presque le premier réflexe d’un éditeur sur un texte : traquer l’usage de la voix passive.
Statistique :
Le taux de voix passives est le ratio du nombre d’usage de la voix passive sur le nombre total de phrases.
— Entre 6 et 7 %, il semble qu’on soit dans une moyenne raisonnable…
— … mais si tu arrives à descendre vers les 4 %, ce n’est pas plus mal.
— Si ton taux dépasse les 10 %, il semble que tu te situes dans une fourchette vraiment haute : il serait peut-être pertinent de te pencher sur la question.
Dans ce cas, identifie les phrases où tu utilises la voix passive. Les solutions qui s’offrent à toi sont multiples :
— interchanger le sujet et le complément (comme dans le 1er exemple de cet article) ;
— remplacer le verbe par un verbe symétrique :
Ex. voix passive : « Mon livre a été acheté par trois personnes sur le salon. »
Verbe symétrique : « Sur le salon, j’ai vendu mon livre à trois personnes. »
— échanger le participe passé par un nom :
Ex. voix passive : « Lors de la soirée, elle a été remarquée. »
Nom : « Elle a été l’attraction de la soirée. »
Tu as tout intérêt à travailler ce sujet : limiter l’usage de la voix passive rend le texte plus vif, incisif et dynamique.
M’enfin, ce n’est « que » mon avis.
« Aïe… tu m’as fait mal…
— Qui c’est qui est passif maintenant ? »

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J’ai senti un picoti constant sur mon épaule de tes voix off : » hey, heu, t’as vu, t’as vu! » et j’ai dégluti mon bon 25% de voix passive. Pour ma défense, je trouve que c’est une bonne façon de donner des longueurs dans les passages dépressifs (et j’en ai écrit des masses)… Mais je retiens le conseil!
#PartieChasserLaVoixPassiveAbusive
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25% ? Oui, là, c’est une vraie déformation stylistique (tu es de formation universitaire, tu bosses dans l’administration, tu rédiges peut-être beaucoup de textes officiels ou de procédures ? :))
Bonne écriture !
😀
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Pire : chargée de communication 😉
C’est un exercice plus difficile que je pensais de devoir reprendre son style et de traquer les fautes (ou lourdeurs) mais je reste une fervente défenseure des objets qui ont, eux aussi, droit de s’exprimer !
Je dois avoir un petit côté Navajo : leur langue est constituée presque exclusivement de voix passive. Petite info inutile en passant, mais c’est curieux. Donc intéressant.
🙂
Au plaisir de te lire !
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