Finish your story, let go even if it’s not perfect. In an ideal world you have both, but move on. Do better next time.
Termine ton histoire, mets-y un point final même si elle te paraît imparfaite. Dans un monde idéal, tu achèverais le manuscrit ultime, mais passe à autre chose et fais mieux la prochaine fois.
[Que sont les règles d’or Pixar ? C’est expliqué ICI]
Aujourd’hui, pour changer, on ne parlera ni narration ni dramaturgie, ni même style. On parlera simplement « pratique de l’écriture ».
Le conseil du jour s’adresse aux auteurs qui ont du mal à lâcher prise et à mettre un point final à leurs histoires. Il pousse à aller de l’avant.
De mon point de vue, c’est la principale difficulté lorsqu’on est auteur indépendant et qu’on se passe de l’œil d’un éditeur : décider soi-même, en toute conscience, quand un texte est terminé et abouti… ou pas. De ce que j’observe sur la planète indé, beaucoup d’auteurs ne souffrent pas trop de cela, et publient très (trop) vite. Mais d’autres pataugent dans un récit qui les hante sans qu’ils n’arrivent à lâcher prise. Ils peaufinent leurs textes, encore et encore, pendant des années, et n’en sont jamais assez satisfaits pour conclure. Et pourtant…
La perfection n’existe pas
C’est un poncif, mais ce n’en est pas moins vrai pour autant : tu pourras relire ton manuscrit des milliers de fois, tu auras toujours envie d’y changer une virgule, un mot, une formule. La quête de l’histoire parfaite est vaine : accepte-le.
L’auteur évolue
Tu es un être humain, et tu évolues en permanence. Si tu écris régulièrement et si tu lis beaucoup, tu vas évoluer dans ta pratique (je ne parle même pas forcément de « progrès », mais bien d’évolution : ton toi auteur dans 5 ans sera différent de ce que tu es aujourd’hui). Or, un roman est long à écrire. Si (comme moi) tu y passes bien plus d’un an, quelle différence y a-t-il entre tes premiers chapitres rédigés il y a un an et tes derniers ? Tes progrès récents doivent-ils t’inciter à réécrire tes plus vieilles pages ? Je le sais : on en a envie, en permanence, mais c’est un cercle sans fin. Le temps de cette réécriture, ce sont tes derniers chapitres qui te sembleront obsolètes. Nous changeons en permanence. Réalise que ton livre est une création datée, qui ne te correspondra peut-être plus quand tu le reliras dans cinq ans. C’est ainsi.
Pour progresser, il faut écrire… plusieurs histoires
Alors que j’entamais l’écriture de mon tout premier roman, quelqu’un « du milieu » m’a dit un jour : « tu ne sauras pas ce qu’est l’écriture avant d’avoir terminé au moins trois ou quatre romans ». Je l’ai cru sur parole (et il avait raison). Rester bloqué sur une histoire t’empêche d’en écrire d’autres ; et si tu ne termines pas celle en cours et que tu en commence en permanence de nouvelles, tu ne progresseras pas non plus. Donc prends un récit, écris-le en entier du mieux possible en un instant t, puis passe au suivant. On ne devient pas un bon pâtissier en refaisant sans cesse son premier gâteau : il faut en faire plein. C’est le travail de long terme et la répétition qui forgent la compétence.
Les défauts comme tremplin, pas comme barrières
Tu vois des défauts dans ton récit actuel, et ils te bloquent dans ta volonté de terminer et publier ? Liste-les clairement, mets des noms dessus, comprends-les. Puis alors, entame une nouvelle histoire et faisant des efforts particuliers sur ces points-là. Ne te fixe pas comme but d’écrire le livre parfait : cherche juste à écrire un livre meilleur que celui d’avant. Puis écris-en un autre. Puis encore un autre.
À force d’en écrire, tu devrais finir par produire des choses très lisibles.
M’enfin, ce n’est que mon avis.
« Avec le temps, on devrait pouvoir faire des conclusions sympas nous aussi !
— Encore faudrait-il qu’on essaie… et qu’on en fasse plein. »
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Oh mon dieu, cet article est un signe du destin! J’étais justement en train de me prendre la tête sur une histoire que je n’arrête pas de réécrire depuis… longtemps, sans parvenir à la déclarer aboutie ^^
Mais lâcher prise, c’est dur, même si je conçois vraiment la sagesse du conseil ^^’
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C’est le plus taoïste de ces articles Pixar.
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– Faire une pause dans la douzième version de son roman parce qu’on y patauge allègrement (toutes les autres ont apporté du mieux, celle-ci n’apporte que plus de doutes)
– Lire un article de blog, parce qu’à défaut de corriger son manuscrit comme il se doit, se cultiver le neurone scribouillard c’est écrire un peu quand même.
– Se dire qu’on est potentiellement en train de faire la version de trop.
CHECK
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