Le sujet de la maîtrise des narrations m’intéresse particulièrement, et j’y reviens à de multiples reprises sur ce blog.
Ce cas pratique est le septième de la série que je consacre à la gestion des narrations. Dans les trois premiers, j’ai proposé des textes « à problèmes » sur les trois principales narrations : c’était des textes que j’avais rédigés moi-même sur mesure pour l’exercice. Dans les trois cas suivants, c’était l’éditrice Chris Winkle qui vous proposait une étude portant sur des textes en cours de ses clients (le sujet étant d’utiliser la narration pour améliorer les scènes d’action). Dans le cas d’aujourd’hui, je m’essaie à travailler sur de vrais textes : j’ai lancé un appel à candidature sur twitter et des auteurs courageux m’ont envoyé des textes en cours à disséquer.
Lorsque vous écrivez avec une narration (première personne, troisième personne focalisée, narrateur omniscient ou autre), il est important de connaître les inconvénients de la narration que vous utilisez, et de maîtriser ses avantages afin de contrebalancer. J’ai donc essayé de choisir des extraits où l’auteur avait choisi une narration et peinait à user de ses capacités particulières. On regarde ça ensemble ?
Ce cas pratique est adapté d’un manuscrit en cours d’écriture de DarkRiketz, utilisé avec sa permission. Il s’agit d’un travail en cours, de premiers jets, donc gardez cela à l’esprit à la lecture. Les propositions de réécritures se focalisent surtout sur le fait d’exploiter les avantages de la narration et laissent de côté d’autres aspects qui ne sont pas le sujet de l’exercice. Si vous voulez participer en envoyant l’un de vos textes, voir explications en fin d’article.
Exercice #07 : exploiter l’omniscience
Le narrateur omniscient est une narration qui a un défaut très handicapant : il induit beaucoup de distance narrative, puisque « un narrateur qui n’appartient pas à l’histoire » nous raconte les faits de loin, en profite pour nous expliquer des choses abstraites, saute parfois de lieu en lieu ou de personnage en personnage, etc. C’est la raison pour laquelle c’est une narration de moins en moins utilisée de nos jours (l’immersion est quelque chose de plus en plus important pour les lecteurs). Pourtant, nous avons vu dans un article dédié que l’omniscient dispose aussi de forces très spécifiques ; des forces qui, bien utilisées, permettent de rendre un texte fascinant et efficace en dépit de la distance narrative.
L’extrait ci-dessous (début de chapitre 6 d’un roman, qui aborde un personnage et un peuple pas encore vu jusqu’ici) choisit clairement d’utiliser une narration omnisciente. Néanmoins, si la distance narrative est bien présente, les atouts de l’omniscient sont trop peu (voire pas) utilisés. Jetons un œil ensemble.

Les consignes que je te propose :
1) Lis le texte de départ ci-dessus : en quoi les atouts de la narration omnisciente sont sous-exploités ? Relève ce qui te chiffonne.
2) Écris toi-même une nouvelle version (ou prévois un plan d’action, si tu n’as pas le temps de réécrire un texte entier), avec pour seul et unique objectif d’exploiter les avantages spécifiques de l’omniscient pour rendre le texte moins confus et plus captivant.
3) Lis ensuite mes commentaires, et compare avec tes propres remarques. N’hésite pas à poser des questions en commentaire !
(Le fichier « complet » contient les parties I à III : texte original + commentaires + réécriture)
Bonne écriture !
Les échanges sont les bienvenus en commentaires.
Tu es sur un projet en cours et tu n’es pas sûr(e) de ta narration ? Tu as envie de me proposer un texte pour en faire un cas pratique utile à tous ? Alors envoie-moi un extrait par mail à s.arnier [at] gmail.com (avec en objet « Extrait pour exercice de narration » et en pièce jointe un fichier .doc ou .rtf).
- 1 page maximum (3000 signes environ).
- Uniquement un début d’ouvrage (premier chapitre) – Je me suis rendu compte que travailler sur un extrait « autre » fausse la donne, donc désormais ça doit forcément être le début du livre.
- Il faut, bien sûr, être ouvert à l’idée que je le diffuse publiquement sur ce blog ! Je ne fais pas de coaching personnalisé, et si je passe du temps à réaliser cet exercice, c’est pour le bénéfice de plusieurs personnes (les lecteurs du blog). À noter que je ne choisirai votre extrait que si j’y trouve des problèmes de narration intéressants à exposer, donc… il faut s’attendre à des critiques, voilà (évidemment je vous fais lire l’article complet avant diffusion, je peux vous nommer ou anonymiser au choix). Je ne traiterai pas tous les textes reçus, mais vous avertirai en amont si je choisis de travailler sur le vôtre.
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